Plus connu sous son nom latinisé en Tycho (ou Tychonis) BRAHE, Tyge Ottesen BRAH fut le dernier et le plus grand des astronomes observant uniquement à l'œil nu. Fils d'une noble famille danoise, il envisage très tôt de poursuivre des études scientifiques à l'université de Rostock * contre l'avis de son père qui le prédestinait au droit et à la diplomatie. Cette vocation semble naître lors d'une conjonction Jupiter-Saturne que les meilleures Tables à sa disposition prévoyaient avec une erreur d'au moins plusieurs jours, incertitude sonnant comme un défi à relever.
Le 6 novembre 1572, un astre bravant l'éclat de Vénus apparaît dans la constellation de Cassiopée. Observée avec attention à partir du 11 par Tycho BRAHE, l'« étoile nouvelle » ne montre aucun déplacement relatif sur la voûte céleste. L'année suivante, il publie ses observations dans un petit ouvrage De nova stella, contredisant le dogme aristotélicien de l'incorruptibilité des cieux.
à partir de 1575, il fait construire un observatoire sur l'ile de Hveen que le roi du Danemark Frédéric II vient de lui concéder : Uraniborg, le « Château du ciel ». Avec l'aide de quelques assistants et bénéficiant d'instruments qu'il ne cesse d'améliorer lui-même, il parvient à mesurer la position des astres avec une précision encore jamais atteinte.
Gravure montrant de manière allégorique l'intérieur d'Uraniborg.
On y voit Tycho BRAHE, entouré d'assistants, en train d'effectuer des mesures à l'aide d'un Quadrant mural.
Entre novembre 1577 et janvier 1578, l'observation de la trajectoire d'une comète qu'il situa bien au-delà de la Lune, lui permis de formuler qu'elle ne pouvait être une émanation de l'atmosphère terrestre, comme généralement admis à l'époque. De plus, la comète orbitant librement entre les planètes, ces dernières ne pouvaient également être portées par un système de « sphères cristallines ».
Génial observateur, Tycho BRAHE ne se permettra guère d'avancer la moindre théorie novatrice. Engoncé dans l'idée d'une Terre au centre du monde, réfutant les systèmes de Claude PTOLéMéE et Nicolas COPERNIC, il ne proposera qu'un modèle hybride en faisant tourner la Lune et le Soleil autour de notre planète, toutes les autres orbitant autour du Soleil.
à la mort du roi Frédéric II en 1597, il est contraint de partir pour Prague où il trouve un nouveau soutient auprès de Rodolphe II. Il aura parmi ses nouveaux assistants Johannes KEPLER qui lui succèdera comme Mathématicien impérial en 1601. Ce sont les mesures effectuées par Tycho BRAHE qui permettront à ce dernier de définir les lois des « orbes célestes ».
Un cratère lunaire de 85 km de diamètre (43.3 °S - 11.2 °O), non loin du site d'alunissage de la sonde Surveyor 7, porte le nom de Tycho, un autre également sur Mars ainsi que l'astéroïde n° 1677.
* - à cette époque, lors d'un duel, il est sévèrement mutilé au visage et devra porter une prothèse nasale en or et argent. En ouvrant sa tombe, en 1901, pour le tricentenaire de sa mort, on devait découvrir une tache verte sur l'orifice nasal, signe que les précieux métaux du pseudo-appendice avaient dû être amalgamés avec du cuivre !